Un si joli quartier attire forcément son lot de touristes... (photo pour fin d'illustration seulement).

Légende photo : Un si joli quartier attire forcément son lot de touristes... (photo pour fin d'illustration seulement).

Un nouvel enjeu fait beaucoup jaser dans le quartier : les logements mis en location sur Airbnb. Qu’est-ce que Airbnb? À la base c’est un site web sur lequel on peut louer une chambre ou un appartement pour une courte période de temps. Théoriquement, il s’agit d’une alternative à l’industrie touristique permettant à monsieur et madame tout le monde de faire un peu de fric (ou d’en économiser). L’ennui c’est que le phénomène prend de l’ampleur et commence à miner la qualité de vie de bien des gens. Une première rencontre de réflexion a réuni une douzaine de personnes au Comité populaire le 25 janvier dernier.

À priori, personne n’a de problème avec le fait de sous-louer son chez-soi pour une courte période de temps quand on n’y est pas. Le problème c’est lorsque cela devient régulier et que des appartements sont retirés du marché locatif et transformés, illégalement, en résidence de tourisme ou appart-hôtel. Plusieurs cas de figure ont émergé dans la discussion. Il y a le propriétaire occupant qui, n’arrivant pas à louer un logement au 1er juillet, le met en location sur Airbnb, la compagnie à numéro qui achète un bloc, transforme les appartements en condos et les loue sur Airbnb en attendant de les vendre à la pièce, les propriétaires de condos qui ne les habitent plus et les louent de cette façon. La plupart du temps, la chose est sensée être temporaire mais, comme c’est très payant, le doute est permis. Selon une compilation de la permanence du Compop, il y aura en ce moment 83 logements entiers et 34 chambres dans le quartier annoncées pour des touristes sur Airbnb. Ça fait beaucoup.

Quel est le problème?

Il y a plusieurs problèmes avec l’expansion du phénomène Airbnb. Si on a beaucoup entendu les objections de l’industrie touristique et du gouvernement, ce ne sont pas celles préoccupant les membres du Compop. Avec Airbnb, on contourne allègrement le zonage et un consensus social important sur le fait que nous nous trouvons dans un quartier résidentiel et que si l’industrie touristique y a une place, elle doit être contrôlée et limitée. On assiste donc à une perte de logements à louer dans le quartier. Ce qui inquiète les personnes rassemblées le 25 janvier, c’est aussi l’impact que la pratique a sur le tissu social. On n’entretient pas le même genre de lien avec des gens de passage qu’avec des voisin-e-s. La pratique occasionne une perte de qualité de vie (bruit, va-et-vient, sentiment d’insécurité). Finalement, comme on peut faire beaucoup plus de sous avec Airbnb qu’avec des locataires réguliers, on craint les impacts liés à la hausse sur les loyers et, à terme, sur les taxes de tout le monde.

Vers un plan d’action

À court terme, le c.a. du Comité populaire sera appelé à prendre officiellement position sur le phénomène. Ensuite, il a été convenu de lancer une grande campagne d’éducation et de sensibilisation pour informer les gens du problème et mobiliser les allié-e-s. Des actions collectives viendront en temps et lieu.

Écrivez-nous si vous voulez être tenu-e-s au courant et participer à un comité de mobilisation sur la question. Surveillez l’Infobourg pour un dossier complet sur la question.

Réserver des logements pour les touristes ? Ça suffit !