Des locataires s’organisent Les coopératives d’habitation, comme la coop Saint-Gabriel, permettent le maintien des familles dans le quartier et participent à la préservation d’un tissus social fort. Photo: Étienne Grandmont. Par Nicolas Lefebvre Legault Un groupe de locataires du quartier a commencé à se réunir au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste pour organiser localement la campagne « Défendons nos logements sociaux! ». La peur de perdre des centaines de logements abordables dans le faubourg motive la formation de ce comité spécial voué à la mobilisation des locataires des coopératives du quartier et leurs alliés.

Épée de Damoclès La menace qui pèse sur les coopératives d’habitation et les autres logements sociaux du quartier est très concrète. Les conventions signées au fil des ans avec le gouvernement fédéral pour la durée des hypothèques commencent à venir à échéance. Théoriquement, les subventions à l’exploitation et l’aide aux ménages à faible revenu se terminent en même temps que ces conventions. En Estrie, où le processus est déjà commencé, on a observé des hausses de loyer allant de 200 à 300 $ dans les logements subventionnés. Les plus vieilles coopératives du quartier, comme Saint-Gabriel et l’Archange, seront touchées à court terme puis, petit à petit, c’est 85 % des logements sociaux qui vont y passer. Il s’agit d’éviter de créer un précédent. Le processus des fins de convention s’étire jusqu’en 2032. Les sommes en jeu sont très importantes pour les locataires et les coopératives, mais mineures pour le gouvernement fédéral. À terme, Ottawa espère « économiser » 1,7 milliard $ par année à l’échelle du Canada (au Québec, on parle de 394 millions $). La modestie des sommes en jeu, et le fait que la SCHL est « habituée » de les dépenser depuis longtemps, laissent espérer que le gouvernement fédéral pourra se laisser convaincre de poursuivre son financement du logement social. Campagne d’information et de pression Dans les prochaines semaines, un effort particulier sera fait pour rejoindre un maximum de locataires du quartier avec un dépliant produit spécialement pour la campagne. Rien ne sera négligé pour faire signer largement la pétition initiée par le FRAPRU et faire connaître le site de campagne www.defendonsnoslogements.ca. Des actions sont également à prévoir en avril, de même qu’une grande manifestation à Montréal le 27 mai (il y aura un transport organisé). De plus, des démarches politiques ont été entreprises auprès de la nouvelle députée fédérale néodémocrate de Québec, Mme Annick Papillon, qui a assuré au groupe son soutien. Les élues des autres paliers de gouvernement ont également été informées de la situation et se sont montrées intéressées et attentives au problème. Joignez-vous à la campagne La perte de plusieurs centaines de logements abordables dans le quartier Saint-Jean-Baptiste serait catastrophique et signalerait le début de la fin de la mixité sociale du faubourg. Il est encore temps de renverser la vapeur en se mobilisant massivement. Composez le 418-522-0454 pour obtenir plus d’information, pour nous inviter dans votre organisme ou joindre vos efforts à notre mobilisation. == Extrait du numéro du printemps 2012 du journal l'Infobourg

Campagne « Défendons nos logements sociaux! »