Par Étienne Grandmont Certains-es leur trouvent du charme et apprécient qu’ils rappellent le côté populaire de notre quartier. D’autres les exècrent, classant leur présence parmi les pollutions visuelles dont il faudrait se départir au plus tôt. Chose certaine, les fils électriques qu’on voit pendouiller dans le quartier Saint-Jean-Baptiste dérangent. Dérangent qui? Pas la majorité des résidants-es qui ne les remarquent même plus. À la veille du 400e anniversaire de la Ville, on peut comprendre que l’empressement de la Ville à faire table rase des fils était surtout destiné à améliorer le coup d’œil pour la venue des touristes. (On en compte environ 500 000 par année dans nos rues.) La Ville de Québec entendait, dans un grand élan de rationalisation des dépenses, profiter de subventions provinciales permettant l’enfouissement et entreprendre du même coup d’importants travaux de réfection de nos trottoirs, chaussées et infrastructures souterraines. Or, l’abolition du programme d’aide à l’enfouissement des fils électriques en 2003 aura modifié sensiblement l’idée originale de la Ville: plutôt que de l’enfouissement des fils de tout le quartier, on ne s’occupera maintenant que de ceux de la rue Deligny, entre d’Aiguillon et Lavigueur. En effet, un programme d’Hydro-Québec subventionne une partie des travaux effectués dans les secteurs patrimoniaux, ce à quoi correspond cette partie de la rue Deligny qui joint l’église Saint-Jean-Baptiste à la tour Martello #4. En contrepartie, outre ceux et celles qui croient que l’enfouissement de tous les fils du quartier représente une dépense difficilement justifiable, ce sont les poseurs et poseuses d’affiches qui doivent se réjouir. Sans les poteaux électriques, abondamment disséminés dans le quartier, l’affichage alternatif n’aurait plus beaucoup de surface à sa disposition. Il s’agit là d’un important volet de diffusion d’informations qui devraient trouver de nouveaux moyens de nous rejoindre advenant la disparition de leurs grands complices. L’enfouissement des fils, et donc la disparition des poteaux, aurait toutefois permis l’élargissement des trottoirs par la disparition de ces obstacles encombrants. Le déneigement des espaces habituellement réservés aux piétons aurait été plus simple, probablement mieux fait et la simple ballade avec une poussette pour enfant aurait enfin pu devenir autre chose qu’une interminable course à obstacles. Cela dit, l’enfouissement des fils n’est pas une panacée: il y a de nombreuses façons de rendre le quartier Saint-Jean-Baptiste plus piétonnier. À titre d’exemple, faire de la rue Sainte-Claire une rue partagée conjuguerait habilement les besoins des piétons, des cyclistes, des automobilistes et des résidants-es. De quoi rêver! == Extrait du numéro de juin 2007 du journal l'Infobourg

Cachez ce fil que je ne saurais voir