par Eve-Marie Lacasse Le 6 novembre prochain sera jour d’élections municipales. Quelle place le logement social occupera-t-il dans les plateformes électorales? Est-ce qu’il en aura même une? À la veille des élections municipales, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, membre du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et de la Coalition pour le droit au logement de la région de Québec, tient à souligner plusieurs enjeux en lien avec le logement social.

Présentement, le quartier vit une crise du logement causée par une revitalisation galopante qui provoque une hausse importante du coût des loyers. Cette situation entraîne une diminution du nombre de logements accessibles aux ménages à faible revenu. Ce manque de logements accessibles financièrement est un problème réel et urgent : à Québec, seulement 0,6 % des logements de 600 $ et moins étaient inoccupés à l’automne 2004. Pour le Comité populaire, comme pour l’ensemble du mouvement pour le droit au logement, l’unique solution à cette situation scandaleuse est le développement de logements sociaux dans tous les quartiers où il y a de tels besoins. Ce type de logement fait en sorte que les occupantEs ne consacrent pas plus de 25 % de leur revenu à leur logement. Le Comité populaire, à l’exemple du FRAPRU, demande aux candidatEs de prendre des engagements chiffrés en la matière en envisageant la réalisation de 750 nouveaux logements sociaux par an à Québec. Pour atteindre cet objectif, les groupes œuvran6t pour le droit au logement exigent que les candidatEs promettent d’exercer, une fois en poste, des pressions aux échelons provincial et fédéral afin d’obtenir l’augmentation des fonds consacrés au logement social, ainsi que l’amélioration des programmes existants, en plus d’accroître les ressources que la Ville elle-même y consacre et surtout de s’assurer de la disponibilité de sites pour la réalisation des logements sociaux… Pour ce faire, le Comité populaire, comme tous les groupes de logement de la province, estime que la Ville a le devoir d’utiliser une partie de sa réserve foncière afin de s’assurer de la disponibilité de sites (terrains et bâtiments) pour des projets de logement social. Elle doit y consacrer une grande partie des terrains présentement à sa disposition, mais aussi, comme les espaces vacants au centre-ville se font rares, en acquérir d’autres et les réserver à cette fin. Dans le cadre d’une soirée avec les candidatEs sur la question du logement communautaire le 27 septembre dernier, les trois candidats à la mairie présents (Marc Bellemarre, Claude Larose et Pierre-Michel Bouchard) ont tous reconnu le manque flagrant de terrains vacants pour la construction de nouvelles unités de logements sociaux et ont tous admis qu’il faudrait développer davantage de coopératives d’habitation, les autres formes de logement social (HLM et OSBL d’habitation) n’ayant pratiquement pas été abordées. Un seul candidat, Pierre-Michel Bouchard de l’Action Civique de Québec, a répondu aux questions concernant la possibilité de réserver des terrains vacants au développement de logement social, mais seulement après des questions insistantes de la part d’une participante de l’assemblée. Outre la reconnaissance de ces problématiques, personne ne s’est engagé clairement à consacrer une partie de la réserve foncière au développement de logements sociaux. Leur difficulté de se prononcer sur la réserve foncière est presque aussi claire que le refus glacial de l’ex-mairesse! D’ailleurs, il est impossible de savoir ce qu’est le programme électoral de celle-ci, puisqu’il est tout simplement inexistant. À un débat organisé par des associations étudiantes à l’Université Laval le 4 octobre dernier, monsieur Bouchard n’a pas semblé se rappeler ce qu’était une réserve foncière, alors qu’il s’était engagé, une semaine auparavant, à l’agrandir ! Toujours à l’occasion de ce même débat, Claude Larose a affirmé vouloir destiner une majeure partie des terrains de la réserve foncière à des projets de logement social (ce qu’il a confirmé le 17 octobre, lors d’une rencontre avec les organismes communautaires de l’arrondissement La Cité). Suite à des consultations publiques tenues en septembre 2005, la Ville a rendu publique sa politique d’habitation (la première d’ailleurs à être adoptée par la Ville de Québec). Cette politique offre quelques gains aux locataires et aux mal-logéEs, comme un code du logement unifié minimal et la création d’une réserve foncière pouvant servir au logement social. Claude Larose, en tant qu’actuel responsable de l’habitation à la Ville de Québec et candidat à la mairie, s’est engagé à utiliser la réserve foncière de la Ville pour le développement du logement social. Mais comment entend-il s’y prendre concrètement?? Est-il prêt à agrandir la réserve foncière dans les quartiers où il reste peu de terrains vacants?? Et les autres candidatEs, respecteront-ils et elle et bonifieront-ils et elle cette politique d’habitation? Parce que le logement est un droit et non un privilège, parce que pour beaucoup c’est un besoin et non une marchandise, le Comité populaire presse les candidatEs de reconnaître et d’adopter ses revendications et invite ceux et celles qui iront au scrutin, le 6 novembre, à les prendre en compte. == Extrait du numéro d'automne 2005 du journal l'Infobourg.

Les locataires veulent des engagements clairs