Par Paul-André Perron Outré par l’absence d’engagements sérieux de la part du gouvernement de Jean Charest en matière de logement social, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) prépare un coup d’éclat pour les fêtes du 400e. Profitant de la grande visibilité de cet événement, le FRAPRU organisera un camp de durée prolongée dans la vieille capitale, sur un site à déterminer. Des militants-es d’ici et de partout ailleurs au Québec seront invités-es à occuper un terrain aussi longtemps qu’il le faudra pour se faire entendre du gouvernement libéral et des partis d’opposition: le logement est un droit, le marché n’arrive pas à fournir des logements à bas loyer pour les plus démunis et il faut partager la richesse collective pour soutenir toutes les formules de logement social. Cette action a été décidée par 120 militants-es réunis-es lors du dernier congrès annuel du FRAPRU, tenu à l’Université Laval du 8 au 10 juin sous le thème de «Péril en la demeure». En effet, des signes inquiétants montrent que le logement social est en péril au Québec. Lors de la dernière campagne électorale, les plates-formes des trois principaux partis ne contenaient pas une ligne sur le logement social. Sous les pressions acharnées du FRAPRU, de vagues engagements verbaux ont été murmurés par André Boisclair et Mario Dumont, sans plus. Et aucun des médias institutionnels n’a jugé bon de traiter le logement social comme un enjeu majeur, en dépit de la grande pénurie de logements à bas prix. Certes, tout n’est pas perdu. Le budget des libéraux présenté en mai dernier prévoit 60 millions en quatre ans pour la rénovation des HLM et 120 millions en deux ans pour le développement de nouveaux logements. Mais ces sommes seront entièrement versées à même une fiducie de 187,4 millions créée par le gouvernement fédéral et le Québec ne dépensera pas un sou de son propre argent. Ainsi, seulement 1000 nouveaux logements sociaux seront développés par année, ce qui représente une diminution significative par rapport aux années précédentes (voir tableau). En outre, le financement n’est prévu que pour deux ans, après c’est le néant. Autre source d’inquiétude: le gouvernement laisse entendre qu’une bonne partie des nouveaux logements sociaux servira au maintien à domicile pour les personnes âgées en perte d’autonomie. L’objectif est louable mais le moyen l’est moins, puisqu’il s’agit de compenser les insuffisances du réseau de la santé aux dépens des familles et des personnes seules et autonomes. Bien sûr, le FRAPRU se fera entendre haut et fort bien avant l’été 2008 et mettra le paquet pour obtenir des gains concrets dans le prochain budget. À plus long terme, la grande occupation de 2008 servira, on l’espère, à faire comprendre que le logement est bel bien un droit fondamental pour toutes et tous et que seule la socialisation du parc locatif permettra de bien faire respecter ce droit.

Fêtes du 400e: Le FRAPRU veut frapper fort!