Par Fabien Abitbol Crédit photo : Fabien Abitbol Depuis quelques jours, vous avez peut-être pu remarquer que les compostières de la côte Badelard ont été remplacées et sont désormais gérées par Craque Bitume. L'installation des nouveaux bacs a eu lieu dans la matinée du 25 novembre dernier. Ce remplacement a été fait grâce au travail conjoint de deux stagiaires de Katimavik : Christyne Gagnon et Véronik Desrochers. Résidant toutes deux dans Saint-Sauveur, Christyne (25 ans) et Véronik (27 ans) ne se connaissaient pas il y a encore quelques mois. La première vit à Québec depuis six ans et termine une maîtrise en Affaires publiques, la deuxième a navigué ces dix dernières années entre Lévis et Québec et possède notamment un certificat en anthropologie et un baccalauréat en Langue française et rédaction professionnelle. Deux profils différents, mais somme toute complémentaires. C'est à l'organisme Katimavik, où elles faisaient un stage au même moment, qu'elles se sont rapprochées, souhaitant toutes deux travailler sur le compostage citoyen. À Québec, expliquent-elles en entrevue à L'Infobourg, aucun service n'est offert. En revanche, la Ville aide Craque-Bitume à entretenir des bacs. Jusqu'à ce qu'elles se penchent sur la question, onze sites étaient entretenus par Craque-Bitume, un par le Compop, et le treizième était autogéré. Or, l'avantage d'un entretien par un organisme c'est, entre autres, qu'il va veiller à un bon approvisionnement de matière brune... ce que les citoyens et citoyennes bien souvent négligent. Les deux stagiaires estiment qu'un tel service aide à « une vie communautaire plus riche » en rapprochant les voisins intéressés. Mais un site ne peut accueillir qu'une cinquantaine de personnes (autant dire pas beaucoup, comparativement à l'échelle de la ville de Québec). À titre d'exemple, le faubourg compte environ 9 000 résidents et résidentes. Véronik et Christyne estime que le besoin s'est créé et grandit dans la population, que probablement « on pourrait doubler », voire plus, le nombre de sites. Elles ajoutent que la liste d'attente est « interminable », et estiment qu'une usine de biométhanisation ferait en sorte de « déresponsabiliser les gens ». C'est pourquoi, selon elles, le nombre de sites de compostage est voué à croître. Elles ont donc sollicité de nombreux organismes. Dans le faubourg, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste et le conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste ont donné leur appui. Ailleurs, il en a été de même pour Verdir et divertir, Verdir Saint-Roch, le Comité citoyen de Saint-Roch, le conseil de quartier de Saint-Roch, et l'organisme Vivre dans Saint-Roch. Chantal Gilbert et Anne Guérette, toutes deux conseillères de l'arrondissement La Cité-Limoilou à l'époque des démarches, ont donné aussi leur appui au projet. Bien que le financement de la Ville à destination de Craque-Bitume n'interviendra vraisemblablement qu'en février ou mars 2018, l'organisme qui désormais gèrera le site de la côte Badelard a décidé d'aller de l'avant, en construisant et installant, en compagnie des usagers et usagères, les deux nouvelles compostières avant que Christyne Gagnon et Véronik Desrochers ne finissent leur stage.

De nouvelles compostières sur la côte Badelard