Par Marc Boutin Pour son 40e anniversaire, le Comité populaire veut revenir sur son passé tumultueux, mais aussi faire de la prospective et anticiper l’avenir du quartier Saint-Jean-Baptiste et de la vie démocratique de ses citoyennes et citoyens.À sa naissance, en 1977, le Compop s’appelait le Comité des citoyens Saint-Gabriel. Dès ses débuts, ce comité a connu une victoire comme aucun autre comité n’en avait connue jusque là : celle de la rue Saint-Gabriel, que la Ville voulait transformer en bretelle d’autoroute. Ce fut le début de la fin quant au parachutage, par le ministère des Transports du Québec, d’un réseau autoroutier sur le centre-ville de Québec. Le quartier Saint-Jean-Baptiste, avec l’aide du Compop, des coopératives d’habitation et des groupes du quartier, a connu d’autres victoires en aménagement urbain. On peut penser à la réalisation de la coopérative L’Escalier, résultat d’une lutte à l’îlot Berthelot qui a duré trente ans, la transformation de la rue sainte-Claire en rue partagée et la création pendant les 40 dernières années de plusieurs petits parcs et espaces de verdure : notamment les parcs Richelieu, Scott, Berthelot, et la cour d’école, la place de l’église et le cimetière Saint-Matthew. Pendant ces années, le Comité populaire a été actif dans la défense de droits, en particulier ceux des locataires, dans la lutte contre les hausses de loyers et pour le logement social, dans la publication du journal L’Infobourg et dans les actions en éducation populaire (fondation de l’Université populaire). L’écologie et le respect de l’environnement font aussi partie des préoccupations du Comité, d’où un intérêt pour le compostage communautaire et pour le maintien dans ses locaux d’une friperie communautaire, le Vestiaire du Faubourg. Évidemment, il n’y a pas eu que des victoires. La lutte sur l’avenir du terrain du patro Saint-Vincent-de-Paul n’a pas connu jusqu’à maintenant de dénouement heureux, mais tout est encore possible sur cet espace. Le développement de l’îlot Irving, bien qu’on ait évité sur ce terrain la construction d’un édifice de dix étages, a donné depuis dans la densification excessive et hors norme. Aujourd’hui, le Compop travaille sur plusieurs projets : la rue des Zouaves partagée, l’urbanisation de l’îlot Saint-Vincent- de-Paul, la remise en état de l’édifice Bégin, la présentation des soirées de l’Université populaire, la publication de L’Infobourg, la lutte contre l’hôtellerie illégale, le développement de projets de logements sociaux, l’élaboration d’un projet de jardin communautaire et... l’organisation d’un 40e anniversaire. Quarante ans est un âge vénérable pour un groupe populaire. La situation géographique du quartier que représente le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste y est peut-être pour quelque chose dans cette longévité. La position est stratégique. Coincé entre Saint-Roch et la colline Parlementaire, entre Montcalm et le Vieux Québec/place d’Youville, le faubourg Saint-Jean est bien placé pour subir des pressions spéculatives et n’eût été de la combativité et de la résistance des ses citoyens et citoyennes, son avenir, c’est-à-dire le temps présent, eut pu être tout autre. Peut- être une forêt de gratte-ciel, qui sait ? Pour que le faubourg reste un espace résidentiel et commercial entre les mains de ses résidents et résidentes, Saint-Jean- Baptiste a besoin d’un lieu, d’une organisation qui favorise la prise en charge collective de son avenir urbain. Un lieu de rayonnement de la démocratie directe, le lieu d’un pourvoir qui vient de la base avant de s’imposer sur la place publique, d’où l’importance d’une deuxième vie pour le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. Le 40e anniversaire du Compop sera fêté lors d’une semaine d’activités le 18 septembre prochain. Légendaire épluchette de blé d’inde au parc Berthelot, soirée festive entre membres actuels et ceux et celles qui ont fait partie de l’histoire, débat importants sur l’avenir du quartier et marche populaire seront au rendez- vous. Plus de détails sur la programmation dans le prochain Infobourg.

Le Compop fêtera bientôt ses 40 ans