Par Marie-Ève Duchesne Le 13 juin dernier, des membres du comité Airbnb sont allés assister au conseil d’arrondissement de La Cité-Limoilou pour rappeler aux conseillers et conseillères municipales les préoccupations du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) dans le dossier de la transformation de logements entiers en appart-hôtels, et ce, dans des zones considérées résidentielles. Le tableau brossé par les membres est fort documenté et identique dans toutes les grandes villes du monde. La perte de logements locatifs réservés désormais aux touristes a des répercussions sur plusieurs aspects de la vie collective : elle signifie la perte de citoyennes et citoyens qui pourraient vivre dans le quartier, y compris des familles ; la pression à la hausse sur le prix des logements ; et une perte de qualité de vie pour la population résidante. Où cela s’arrêtera-t-il ? Ce phénomène prend malheureusement toujours de l’ampleur dans notre quartier, d’où la nécessité d’aller interroger les personnes élues de la Ville de Québec. Parmi les questions posées, deux ont mis en relief les effets dévastateurs très concrets de cette hôtellerie illégale sur la vie de quartier, dont la détérioration du tissu social. Une troisième intervention a porté sur l’existence – ou non – d’un plan d’action de la Ville pour freiner cette saignée de logements sacrifiés aux touristes. Peu de réponses ont été formulées. Cependant, certaines conseillères municipales ont affirmé être très au fait du problème soulevé par le Compop, que c’était une situation préoccupante et fortement en expansion dans les quartiers centraux. On nous a assuré que le dossier était à l’étude, qu’une suite y serait donnée assurément… plus tard. Où en est-on dans le processus ? Un plan global de résolution du problème est-il en vue ? Impossible d’aller plus loin que de vagues déclarations comme « on s’en occupe » et « cela viendra ». Néanmoins, le Comité populaire a finalement appris quelques bribes supplémentaires : une personne travaillant pour la municipalité a été nommée à la Ville de Québec pour piloter le dossier dans son ensemble. Cette personne ne se contenterait pas d’étudier uniquement les plaintes individuelles des résidantes et résidants ; elle examinerait aussi les divers sites de location d’appartements sur Internet. Une analyse serait aussi en cours afin de déterminer les secteurs et les critères qui permettront d’identifier les endroits où ces locations seraient permises ou carrément interdites. Le travail se serait dernièrement concentré sur le Vieux-Québec. Quant à l’idée de se doter d’un plan d’action plus global, aucune réponse claire n’a été obtenue. Toutefois, l’une des interventions aura permis d’obtenir un engagement de la part de la présidente du conseil d’arrondissement, Suzanne Verrault : celui de défendre autant les résidantes et résidants que les commerces hôteliers. Ne reste plus qu’à voir quels seront les moyens dont la Ville se dotera pour agir dans ce dossier le plus rapidement possible. Des questions demeurent, la mobilisation continue ! L’Infobourg a déjà fait état d’une carte de la ville déterminant les zones dites commerciales ou résidentielles (le zonage). Cette carte sera-t-elle respectée intégralement ? Quels moyens d’actions se donnera la Ville pour agir ? Ce dossier est donc à suivre à la trace… Plusieurs zones d’ombre subsistent. C’est l’avenir du quartier, tel que nous l’aimons, qui en dépend. Comme nous le disions en avril dernier : il faudra l’aimer assez pour le défendre ! == Extrait du numéro de juillet 2016 du journal l'Infobourg

Où est le plan d’action de la Ville de Québec pour contrer l’hôtellerie illégale ?