Le 20 novembre dernier quelque 500 personnes, membres du FRAPRU et du Réseau solidarité itinérance, sont allées manifester à Ottawa pour rappeler à Justin Trudeau ses engagements en matière de logement et de pauvreté. Photo: Véronique Laflamme / FRAPRU Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) n’a pas perdu de temps pour interpeler Justin Trudeau sur les enjeux de logement et de pauvreté. En effet, le regroupement organisait le 20 novembre dernier une première manifestation à Ottawa pour presser le nouveau premier ministre de livrer sans tarder la marchandise promise dans les domaines du logement, de l’itinérance et de la lutte contre la pauvreté.

Le FRAPRU précise que le Parti libéral s’est engagé à accorder la priorité au logement dans son plan d’infrastructures sociales, ce qui devrait notamment se traduire « par la relance du leadership fédéral en matière de logement, la construction d’un plus grand nombre de logements et la rénovation de logements existants, le renouvellement des ententes de coopératives existantes (…) ». Le PLC s’est aussi engagé à « sortir plus de Canadiens de la pauvreté ». Dans son bulletin émis en fin de campagne, le FRAPRU avait qualifié le plan d’infrastructures sociales de « fourre-tout » et avait douté qu’il permette réellement de financer un grand nombre de nouveaux logements, tout en poursuivant les subventions à long terme versées aux logements sociaux existants et en respectant toutes les autres priorités fixées par le Parti libéral. « Au gouvernement Trudeau de nous donner tort », s’exclame le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, en ajoutant qu’il doit agir de toute urgence dans le dossier de la prolongation des subventions aux logements sociaux existants. Il s’explique : « La Société canadienne d’hypothèques et de logement prévoit elle-même que, d’ici la fin de 2015, 25 100 logements sociaux perdront les subventions qu’Ottawa leur verse depuis des décennies. Au Québec, ça devrait être 5 200. Or, ce sont les locataires à plus faible revenu qui feront les frais de la fin de ce financement fédéral. L’annonce de la poursuite de ces subventions ne peut donc attendre la mise en place du plan d’infrastructures sociales, avec toutes les négociations qui seront nécessaires avec les provinces et les municipalités ». « Il n’y aura pas de lune de miel pour M. Trudeau dans les domaines du logement, de l’itinérance et de la lutte contre la pauvreté », affirme M. Saillant. Pendant ce temps à Québec… Notons que, pour la première fois depuis très longtemps, le centre-ville de Québec est représenté par un député libéral. Jean-Yves Duclos, notre nouveau député, s’est exprimé sur la question du logement et des inégalités sociales à quelques reprises durant la campagne électorale. Comme il vient d’être nommé ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste a bien l’intention de lui rappeler ses engagements envers les locataires du quartier. Au moment d’écrire ces lignes, le contenu du discours du trône n’était pas encore connu mais la « lettre de mandat » du ministre Duclos, qui détaille les priorités établies par le premier ministre, parle bel et bien de la prolongation des subventions aux logements sociaux existants et d’un retour en force du fédéral dans le domaine de l’habitation. À suivre… == Extrait du numéro de décembre du journal l'Infobourg

Trudeau doit livrer la marchandise