Lancement le 24 mars d’une pétition pour le rehaussement du financement des groupes de défense collective des droits.

Le ministre Hamad doit se réveiller

Par Nicolas Lefebvre Legault

C’était un matin frisquet. Officiellement le printemps est arrivé depuis trois jours mais la température n’est pas encore au rendez-vous. Une trentaine de membres des groupes de défense des droits de la région n’en faisant qu’à leur tête se sont rassemblés devant le ministère de l’Emploi et de la Solidarité « pour réveiller le ministre Hamad ». Ces gens-là s’entêtent à passer des tracts et faire signer des pétitions. Comme si le printemps que certains appellent de leurs vœux était déjà là. Pourtant, c’est encore l’hiver de l’austérité qui domine. Pour l’instant.

Afin de réveiller le ministre, les membres des groupes populaires ont installé un réveil-matin géant au parc de l’Amérique-Française. Du café et des tracts ont été offerts aux fonctionnaires qui rentrent travailler. La sortie collective du 24 mars s’inscrivait dans une semaine d’actions pour souligner le lancement d’une pétition pour le rehaussement de leur financement et la sortie d’une revue illustrant comment l’austérité menace les droits sociaux.

« Dans la revue Austérité imposée, droits sociaux menacés, produite par la Ligue des droits et libertés en collaboration avec le Regroupement des organismes en défense collective des droits, on fait la démonstration que les mesures d’austérité affectent d’abord les plus vulnérables de notre société. En mettant ces mesures de l’avant, le gouvernement fait fi des droits à l’éducation, à la santé, au travail, à un revenu décent, etc. Il bafoue le droit à l’égalité pour les femmes, qui sont les plus durement touchées par les mesures d’austérité », explique Vania Wright-Larin du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12).

« Les groupes de défense collective des droits jouent un rôle primordial pour le maintien de nos droits. Ils sont parfois les seuls à alerter l’opinion publique lorsque les politiques budgétaires affectent la population et plus particulièrement les plus pauvres. Pourtant, ils sont parmi les moins bien financés de l’ensemble des organismes communautaires », poursuit-il. À titre comparatif, pour l’année 2011-2012, la moyenne du soutien financier gouvernemental pour tous les organismes d’action communautaire était de 124 145 $, alors que pour les organismes en défense de droits, elle ne fut que de 55 705 $. Les groupes réclament un rehaussement significatif de leur financement pour mener à bien leur mission. « C’est un principe élémentaire de démocratie que les personnes dont les droits sont attaqués disposent des ressources nécessaires pour les
défendre », de conclure Vania Wright-Larin.

Les groupes de défense de droits ont pour mission de défendre les droits sociaux et économiques au Québec et de faire reculer la pauvreté et l’exclusion sociale. Ils se portent quotidiennement à la défense des chômeurs, des locataires, des personnes handicapées et des consommateurs, particulièrement ceux à faible revenu. Rappelons qu’en 2001, le gouvernement du Québec adoptait une politique reconnaissant l’importance de l’action communautaire dans l’exercice de la citoyenneté et le développement social du Québec. Il s’engageait ainsi à assurer un financement stable et continu des organismes en défense collective des droits.

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Extrait du numéro d'avril 2015 du journal l'Infobourg
 

Financement de la défense collective des droits