Par Marielle Bouchard

En continuité avec les dernières années libérales, le gouvernement Couillard nous offre déjà son lot d’austérité et de coupes budgétaires. Celles-ci touchent plus sévèrement les populations appauvries, auxquelles de plus en plus de gens font partie,

Le parti libéral, qui ne jure pourtant que par l’emploi, passe la hache notamment dans l’employabilité, les programmes et les services. Voici un bref aperçu de ces coupes, réalisées depuis le 7 avril dernier :

  • Abolition du Supplément de retour au travail (touchant les personnes recevant de l’aide sociale, l’assurance-emploi, les travailleurs  et travailleuses licencié-e-s collectivement, le soutien aux travailleurs et travailleuses âgé-e-s et Alternative Jeunesse) ;
  • De moins en moins de personnes ont accès à un PAAS (Programme d’aide et d’accompagnement social). Le nombre de prestataires admis a diminué de 8.2% entre juillet 2013 et juillet 2014 ;
  • Remplacement du programme Alternative jeunesse par un autre programme dont nous ne savons rien pour le moment;
  • Fermeture de 33 Centres locaux d’emploi et points de services (le plan serait d’en fermer jusqu’à 70 d’ici 2016) ;
  • Maintien des coupures Maltais à l’aide sociale.

Pour justifier toutes les autres coupes à venir, le gouvernement a mis sur pied deux commissions : la Commission permanente de révision des programmes et la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise. La première vise à évaluer dans quels programmes du gouvernement couper, à hauteur de 3,2 milliards, et la deuxième, à revoir la fiscalité québécoise dans le but de couper 650 millions de dépenses.

L’objectif est d’atteindre le déficit zéro en 2016. Laissez-moi supposer qu’on reprendra à ce moment la distribution de crédits d’impôt aux entreprises, là où on l’avait laissée.

Aucune de ces commissions n’a le mandat de se pencher sur la possibilité d’aller chercher des entrées d’argent (lire 10 milliards de solutions sur nonauxhausses.org). Les entreprises et les riches peuvent dormir tranquilles. À ces commissions siègent essentiellement des banquiers, fiscalistes et économistes,  ou encore une ancienne ministre libérale.

Le gouvernement du Québec  invite actuellement la population à s’exprimer  sur son site internet sur des questions orientées vers les conclusions prévues. Un peu pressée, l’équipe Couillard a déjà commencé à appliquer les futures recommandations des commissaires. Pour le moment, ce cirque a lieu et ces « experts » de la haute finance tireront de ces « consultations » les conclusions qui leur plaisent. Ils recommanderont bientôt à M. Couillard d’abolir le supplément de retour au travail (!) et de faire payer à la population les réductions d’impôt consenties aux entreprises et aux plus riches dans les dernières années. Et plus encore.

Il est grand temps de se lever. Citoyens, citoyennes … deboutte !

* Le Supplément de retour au travail  a pris fin le 11 juillet 2014, vous aviez jusqu’au 25 août pour en faire la réclamation.

Pour plus d’information: Regroupement des femmes sans emploi du Nord de Québec, 418-622-2620
 

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Extrait du numéro d'octobre 2014 du journal l'Infobourg

Des coupes qui nous touchent