Vania Wright-Larin, coordonnateur du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC), au rassemblement du 1er juin pour un meilleur financement de la défense collective des droits

Par Vania Wright-Larin *

Il y a près de 300 groupes de défense collective des droits (DCD) au Québec. Ces groupes ont pour mission de défendre les droits des plus pauvres, des sans-emploi, des locataires, des consommateurs et consommatrices, des personnes âgées, de celles ayant un problème en santé mentale, un handicap physique ou intellectuel. Ils offrent non seulement des services essentiels pour la population, mais ils travaillent également à trouver des réponses aux problèmes sociaux, à identifier les injustices et à amener la société vers une plus grande justice sociale. En prenant publiquement la parole, ils comblent l’important déficit démocratique vécu par les personnes les moins privilégiées de notre société. En plus d’accomplir un travail gigantesque, les groupes de défense collective des droits le font pour une fraction du coût qu’engendreraient les mêmes services s’ils étaient assurés par le réseau public.

Sous financement chronique et gel des subventions
En 2011-2012, le soutien financier gouvernemental en appui à la mission globale des organismes de défense collective des droits atteignait à peine 44 % de la moyenne des groupes d’action communautaire. Pire, les subventions des groupes en DCD ne sont pas indexées annuellement, ce qui fait que l’écart de financement avec le reste du réseau communautaire grandit chaque année. L’absence d’indexation et le sous-financement chronique mettent en péril les activités, les services aux citoyennes et citoyens ainsi que les emplois des travailleuses et travailleurs de ces groupes. Cette situation intolérable est connue depuis belle lurette par les personnes élues qui continuent de faire la sourde oreille.

Les demandes des groupes en DCD sont totalement raisonnables
Les groupes en DCD ne demandent pas la lune ; ils revendiquent d’abord l’indexation des subventions pour faire cesser l’appauvrissement des groupes et ensuite un simple rattrapage de la moyenne des autres groupes d’action communautaire autonome. Quelques millions de dollars par année permettraient aux groupes de faire leur travail de défense des droits. À l’heure actuelle, les groupes sont particulièrement inquiets car les sommes, annoncées sous le gouvernement péquiste, bien insuffisantes, sont loin d’être garanties dans le premier budget du PLQ. Rappelons que malgré ces annonces, les hausses ne représenteraient que quelques centaines de dollars par groupe dans le meilleur des cas.

Reconnaissance et financement
Chaque jour, des milliers de personnes consultent les groupes de DCD qui répondent à leurs questions, leur offrent de l’accompagnement, les écoutent, les aident à faire respecter leurs droits. La défense collective des droits est une composante essentielle du réseau communautaire et doit être reconnue comme telle. Cette reconnaissance, que le gouvernement a écrit noir sur blanc dans la politique gouvernementale sur l’action communautaire, doit se concrétiser dans un réel financement de l’ensemble des groupes d’action communautaire autonome, y compris ceux de défense collective des droits.

* Coordonnateur du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches

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Extrait du numéro d'été 2014 du journal l'Infobourg

La défense collective des droits est dans le rouge