Par l’équipe du Vestiaire Le Vestiaire du faubourg a quitté les locaux qu’il occupait depuis 1995 au sous-sol de l’église Saint Jean-Baptiste pour s’installer au 780, Sainte-Claire, dans l’ancien presbytère. Nous avons formé une nouvelle équipe qui fait de la solidarité et de l’éducation populaire ses deux principales priorités.

Tant que nous étions dans l’église, nous pouvions difficilement remplacer le concept de « charité » par celui de solidarité. La population identifiait le vestiaire à la Saint-Vincent- de-Paul et à la charité envers les pauvres. Nous partageons maintenant le même espace que le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, dont nous faisons partie, et nous changeons de cap. Nous voulons que le Vestiaire soit un lieu d’échange où la qualité prime sur la quantité. Par qualité des échanges, nous pensons autant aux choses matérielles qu’aux idées, renseignements, et autres, que les personnes venant ici voudront bien partager. Nous sommes là pour recueillir des fonds pour le Comité populaire, mais notre objectif est beaucoup plus large. Nous voulons lutter contre la pauvreté; nous voulons davantage de justice sociale, et non une redistribution des cochonneries qui encombrent les mieux nantis; nous voulons une meilleure qualité de vie pour TOUT ce qui vit. Rien de moins. Nous ne pouvons plus offrir le service d’un bac de collecte pour que vous y déposiez vos surplus. D’abord, nous avons beaucoup moins d’espace pour accumuler de gros sacs, et n’avons plus accès à des entreprises de recyclage textile. Ensuite, nous aimerions axer notre fonction sur des vêtements, draps, couvertures, etc. de meilleure qualité et en moins grande quantité. Par ailleurs, nous avons souvent demandé aux personnes qui nous font des dons de trier leurs trucs d’avance. Plusieurs l’ont fait, mais nous ne récoltions pas plus de 15 à 20 morceaux revendables pour 20 à 22 sacs de déchets par semaine! Sans parler du travail et de l’énergie physique nécessaires pour manipuler de telles quantités! En outre, les gens pensent souvent que leurs surplus vont en intéresser d’autres, ce qui n’est pas toujours le cas. Règle générale, ce dont on ne veut pas, personne n’en veut. Aussi nous vous demandons d’apporter de petites quantités de choses que vous aimeriez acheter vous-mêmes. L’équipe du Vestiaire du faubourg a formé un comité de travail qui se propose de réfléchir sur différents aspects de la consommation et de la solidarité touchant, entre autres, la surproduction de biens, l’illusion du recyclage et les vrais besoins. Nous partagerons les fruits de nos réflexions avec vous dans l’Infobourg. Nous vous invitons chaleureusement à venir nous voir au 780, Sainte-Claire, du lundi au vendredi entre 12 h et 16 h. Profitez-en pour nous faire part de vos réflexions et pour apporter deux ou trois choses que vous aimez encore mais que vous n’utilisez plus. Historique Les locaux occupés par le Comité populaire, le Vestiaire du faubourg et l’Association des gens d’affaires du faubourg (AGAF), gagnés de haute lutte à l’occasion de la vente du presbytère qui a bien failli passer à l’entreprise privée, abritaient les religieuses qui servaient les prêtres. Le Vestiaire occupe l’ancienne chapelle des sœurs, et les organisateurs communautaires sont installés dans la partie où celles-ci dormaient. Des cellules longitudinales pouvant à peine contenir un petit lit s’alignaient sur une triste rangée. Et pendant ce temps, les prêtres habitaient de grands appartements de deux pièces et demie avec salles de bains aux étages supérieurs. Bien évidemment, eux étaient logés, nourris, lavés et Dieu sait quoi, pour pouvoir se consacrer à la haute tâche de sauver les âmes des pauvres pécheurs. Nous puisons force et courage dans la lutte que nous menons pour que justice soit rendue à toutes ces femmes anonymes qui ont vécu, et surtout travaillé, dans ces lieux où nous vivons à notre tour. == Extrait du numéro d'été 2004 du journal l'Infobourg.

Le Vestiaire du faubourg - Déménagement et changement de cap