Lettre ouverte des groupes membres du FRAPRU à Québec en réaction à la reprise de contrôle du développement du futur écoquartier de la Pointe-aux-Lièvres par la Ville [texte publié dimanche dans Le Soleil].

La reprise de contrôle par la ville de Québec du développement du futur écoquartier de la Pointe-aux-Lièvres est une bonne nouvelle. Si la Ville prend les bonnes décisions, cela pourrait faire une grande différence pour les locataires du centre-ville, affectés par l’explosion du coût des loyers dans les 10 dernières années et par la transformation de logements locatifs en condos.

Le promoteur privé qui devait piloter le développement du site, semblait faire peu de cas du volet social du projet, pourtant un élément essentiel du développement durable dont doivent s’inspirer les écoquartiers. Cet aspect restait si flou que l’on se demandait si l’on verrait se construire autre chose que des condos et des maisons de ville à la Pointe-aux-Lièvres. Pourtant, dans le contexte actuel, si les projets réalisés dans les quartiers centraux ne comprennent pas un nombre significatif de logements sociaux, ils entraîneront une gentrification de ces quartiers et un exode des populations qui y habitent.

Le changement de cap annoncé est l’occasion pour la Ville de se positionner clairement. Elle doit s’engager à ce que les écoquartiers répondent aux besoins des résidantes et résidants des secteurs environnants, en particulier à ceux des centaines de ménages locataires à faibles revenus.

Nous pensons que le site de la Pointe-aux-Lièvres doit être consacré en priorité à la construction de logements sociaux, d’autant plus qu’il s’agit d’un des derniers grands terrains vacants au centre-ville et qu’il est redevenu propriété de la ville. Il nous semble également incontournable que ces logements répondent à différents types de besoins. À cet égard, on devrait y trouver tant des unités destinées à des familles qu’à des personnes seules. Dans le contexte de vive concurrence autour des terrains vacants, nous pensons par ailleurs que les rares terrains publics destinés au développement résidentiel doivent être réservés pour y construire du logement social. Nous espérons que la création d’une telle réserve foncière fera rapidement l’objet d’engagements électoraux de la part des différents partis municipaux.

Typhaine Leclerc-Sobry, Mathieu Houle-Courcelles et Cheryl-Ann Dagenais Pour les groupes membres du FRAPRU à Québec

Un quartier n’est pas éco, sans logements sociaux !