Photo: courtoisie FRAPRU Des débats cruciaux pour la poursuite de la lutte pour le droit au logement Les 130 délégués et déléguées au 31e congrès du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui a eu lieu au début juin à l’Université Laval, ont dû répondre à des questions stratégiques importantes pour le droit au logement. Comme on pouvait s’y attendre, c’est par la mobilisation qu’ils et elles entendent « poursuivre sur la route pour le logement social » (c’était le thème du congrès).

Sauver les logements existants Le congrès du FRAPRU s’est demandé comment poursuivre les pressions sur le gouvernement fédéral, maintenant que le Parti conservateur de Stephen Harper a obtenu la majorité à la Chambre des communes. Les délégués ont convenu que la priorité, sur ce front, devait être de préserver les logements sociaux existants. Comme on a pu le constater dans le dernier budget (voir texte dans l’encadré), Ottawa a cessé ses investissements dans de nouveaux logements sociaux. Le FRAPRU estime que ce sont maintenant les logements sociaux existants qui sont menacés. Par le passé, le gouvernement fédéral a en effet accepté de financer, pour des périodes variant entre 25 à 50 ans, la construction, le fonctionnement et l’entretien de 120 000 logements sociaux, sous la forme de HLM, de coopératives d’habitation et de logements sans but lucratif. Or, ce financement prendra fin graduellement dans les prochaines années, dans certains cas, aussi tôt qu’en 2012. Les locataires à plus faible revenu qui habitent ces logements pourraient se retrouver avec de fortes hausses de loyer, l’aide fédérale ayant jusqu’ici servi à leur assurer un loyer ne dépassant pas 25 % de leur revenu. Une campagne d’information pour mobiliser les locataires directement concernés sera relancée cet automne. À Québec, les membres du FRAPRU ont identifié 38 coopératives et OSBL d’habitation, pour un total de 831 logements sociaux, dont les ententes avec le fédéral arrivent à échéance d’ici 2015. Une deuxième caravane Quant au gouvernement du Québec, dirigé par Jean Charest, il a renié un engagement formel pris lors de la campagne électorale de 2008, en diminuant de 3 000 à 2 000 le nombre de logements sociaux qu’il finance annuellement. Même si le dernier budget du ministre des Finances, Raymond Bachand, laissait entendre que ce recul serait compensé par le Plan Nord, il a depuis été confirmé que celui-ci ne permettra que la construction de 500 logements en 5 ans dans les communautés inuits. Bref, le manque à gagner demeure presque entier. Compte tenu de cette conjoncture difficile, les congressistes ont décidé d’organiser, dès le mois d’octobre, une vaste tournée d’actions et de manifestations qui mènera le FRAPRU en l’espace d’une semaine dans presque toutes les régions du Québec, de l’Abitibi au Bas Saint-Laurent. Solidaire des autres luttes Les congressistes ont par ailleurs fait le bilan de la lutte plus générale contre les orientations budgétaires du gouvernement Charest. Ce dernier s’entête, malgré les protestations, à imposer son programme de tarifications et de compressions dans les services publics. Après avoir introduit sa taxe santé de 200 $ par année, le gouvernement entend appliquer, dès 2012, une hausse des frais de scolarité, lesquels coûteront, à terme, 1 625 $ de plus par année à chaque étudiant. Il prévoit également une augmentation marquée des tarifs d’électricité à partir de 2014, ce qui aura un impact désastreux sur les locataires à faible revenu demeurant dans des logements en mauvais état, mal isolés. Le FRAPRU s’est donc penché sur les orientations à défendre au sein de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics dont il est un membre actif depuis ses débuts à l’hiver 2010. Après bien des débats, les congressistes ont choisi de concentrer le tir dans la lutte contre les mesures d’austérité. Ainsi, tout en maintenant une opposition à l’ensemble des compressions, de la tarification et de la privatisation des services publics, le FRAPRU propose aux mouvements réunis dans la Coalition de prioriser la lutte contre toute hausse des frais de scolarité l’an prochain et d’identifier dès maintenant la lutte contre la hausse des tarifs d’Hydro-Québec comme priorité de mobilisation commune pour 2012-2013. == Extrait du numéro d'été 2011 du journal l'Infobourg

Le FRAPRU en congrès