Action dans le cadre de la caravane du FRAPRU : la pénurie d’appartements est finie à Sherbrooke, pas la crise du logement

C’est par un rassemblement animé et une appropriation symbolique d’un terrain que l’Association des locataires de Sherbrooke a souligné, mercredi matin, les dernières heures passées en ville par la caravane du FRAPRU. Celle-ci a pris la route de la Mauricie pour la poursuite de ses pressions en vue d’obtenir du logement social dans le prochain budget du ministre québécois des Finances, Raymond Bachand.

Des membres de l’Association des locataires s’y sont joints pour le reste du périple qui se terminera à Québec, le 19, par une manifestation d’envergure nationale.

L’Association des locataires demande que 1500 logements sociaux soient réalisés à Sherbrooke sur les 50 000 en cinq ans revendiqués par le FRAPRU. Une bannière portant cette demande a été installée sur le terrain brièvement occupé par le groupe.

La caravane du FRAPRU dénonce les conditions de logement des personnes seules à Trois-Rivières

La caravane du FRAPRU a fait un passage remarqué dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières mercredi. Lors d’un point de presse le FRAPRU a dénoncé les conditions de logement des locataires vivant seuls. S’appuyant sur des données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), l’organisme affirme que, si les personnes seules représentent 49 % des ménages locataires du Québec, elles comptent pour 60 % des 260 700 ménages locataires qui ont des besoins pressants de logement à travers la province.

Selon le FRAPRU, les chiffres sont encore plus accablants à Trois-Rivières où les personnes seules représentent 55 % de l’ensemble des ménages locataires, mais 74 % de ceux qui vivent des problèmes graves de logement. Si près de 25 % de tous les ménages locataires de Trois-Rivières ont des besoins pressants en ce domaine, ce pourcentage grimpe à 34 % chez les personnes seules. La situation est encore pire chez les femmes seules qui sont 36 % à vivre des difficultés sérieuses de logement. La SCHL estime qu’un total de 6500 ménages locataires ont des « besoins impérieux de logement » à Trois-Rivières, dont 4800 personnes seules parmi lesquelles 3100 sont des femmes.

Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, se scandalise que, malgré leur situation, les personnes seules soient laissées pour compte dans les politiques gouvernementales : « Le Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale, dévoilé en juin 2010, a totalement fait fi des recommandations de son propre Comité consultatif contre la pauvreté et l’exclusion sociale qui le pressait de hausser le revenu des personnes seules. Dans le domaine de l’habitation, les personnes seules de moins de 55 ans sont toujours exclues du programme d’allocation-logement et n’ont même pas droit à ce petit coup de pouce pouvant atteindre 80 $ par mois ».

Le FRAPRU considère que le financement d’un plus grand nombre de logements sociaux dans le prochain budget est incontournable, si on veut s’attaquer sérieusement aux problèmes rencontrés par les personnes seules et par l’ensemble des autres ménages. Il revendique, pour sa part, 50 000 logements sociaux en cinq ans.

Diane Vermette, coordonnatrice du Comité logement de Trois-Rivières, considère qu’un tel investissement aurait des impacts majeurs en Mauricie. « En répartissant ces logements selon les besoins, Trois-Rivières aurait droit à 960 logements en cinq ans et Shawinigan 370. Ça ferait toute une différence, surtout quand on sait qu’au 31 décembre 2009, à peine 567 logements sociaux avaient été réalisés en Mauricie dans le cadre du programme AccèsLogis, pourtant créé douze ans plus tôt ».

Jeudi matin, la caravane est partie pour La Tuque où une action symbolique aura lieu au bureau de comté de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet. Elle ira ensuite à Saguenay, pour terminer son périple à Québec où une grande manifestation nationale se tiendra, le samedi 19 février.

Revue de presse jour 3 (partielle)

Jour 3 de la Caravane du FRAPRU