Plus de 350 personnes provenant de toutes les régions du Québec ont manifesté le 15 juin devant le Centre des Congrès de Québec, au moment de la consultation nationale organisée par le gouvernement Charest pour l'adoption d'un deuxième Plan d'action en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

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La manifestation était organisée par le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en collaboration avec l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), le Front commun des personnes assistées sociales du Québec, la Ligue des droits et libertés, le Mouvement d'éducation populaire et d'action communautaire du Québec (MÉPACQ), l'R des centres de femmes et le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ). D'autres groupes sont également sorti appuyer les manifestant-e-s.

Le FRAPRU inquiet... et mobilisé!

Le FRAPRU, auquel étaient affiliés la plupart des manifestant-e-s, ne partage pas le bilan optimiste que le gouvernement dresse du premier Plan d'action en vigueur depuis 2004. L'organisme estime que le gouvernement n'a pas profité de la croissance économique qui a prévalu durant la majeure partie des dernières années pour réduire les écarts de revenu entre les riches et les pauvres. Il l'accuse au contraire d'avoir appauvri la majorité des personnes à l'aide sociale, en n'indexant qu'à moitié les chèques des prestataires considérés aptes au travail pendant quatre années consécutives. Même si la pleine indexation a été réinstaurée en janvier 2009, elle ne l'a pas été rétroactivement, de sorte que ces personnes traînent encore aujourd'hui un manque à gagner de 17 $ par mois, alors que leur prestation de base n'est que de 564 $ par mois.

Le FRAPRU a accepté l'invitation à participer à la consultation que le gouvernement a baptisée « Rendez-vous de la solidarité 2009 ». Comme les autres groupes qui ont appelé à la manifestation, il est cependant déterminé à exiger que le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, donne, dès le début de la consultation, l'assurance que son gouvernement n'a pas déjà fait son nid en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

L'organisme se dit inquiet de l'absence totale de références aux droits à un niveau de vie suffisant, au logement ou à l'alimentation, ainsi qu'à la nécessité d'une meilleure répartition de la richesse, dans le document de consultation produit pour l'occasion. Ce cahier ne l'a pas non plus convaincu de l'ouverture réelle du gouvernement Charest à des revendications comme l'adoption d'un vaste plan d'investissement de 50 000 logements sociaux en cinq ans, l'abolition de la division entre personnes assistées sociales sur la base de leur aptitude ou non au travail, ainsi que le rehaussement général des prestations d'aide sociale.

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Deuxième plan de lutte à la pauvreté : + de 350 personnes manifestent à Québec