Communiqué de presse
Pour publication immédiate

Le FRAPRU réclame 187.4 millions $ pour des HLM

Le 30 août 2006 - Le Front d'action populaire en réaménagement urbain réclame que 187,4 millions $ que le gouvernement québécois recevra dans les toutes prochaines semaines du gouvernement fédéral servent à financer de nouveaux logements sociaux, sous la forme d'habitations à loyer modique (HLM). Le FRAPRU précise qu'aucun logement de ce type n'a été réalisé depuis près de 13 ans, alors que les listes d'attente se chiffrent à plus de 35 000 noms, dont 24 000 à Montréal seulement.

Selon l'organisme, le gouvernement libéral de Jean Charest a, à maintes reprises, tenté de justifier son refus d'investir dans de nouveaux HLM, en invoquant l'absence de financement fédéral. Or, cette occasion se présente avec les 187,4 millions $ annoncés pour accroître l'offre de « logements abordables » au Québec, dans le budget que le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a présenté, le 2 mai dernier. Cet argent, provenant des excédents budgétaires de 2005-2006, a été placé en fiducie et deviendra disponible au moment de la confirmation des surplus fédéraux prévue pour la fin septembre.

Une longue saga

Le FRAPRU rappelle que les investissements présentement sur la table sont le fruit d'une interminable saga qui s'est amorcée, le 26 avril 2005, avec la conclusion d'une entente budgétaire entre l'ancien gouvernement libéral de Paul Martin et le Nouveau parti démocratique de Jack Layton. L'entente, qui a permis aux Libéraux de se maintenir au pouvoir six mois de plus, prévoyait entre autres un investissement au Canada d'«un maximum de 1,6 milliard $ pour le logement à prix modique».

L'argent n'ayant pas été utilisé sous le gouvernement libéral, c'est au gouvernement conservateur de Stephen Harper qu'il est revenu de confirmer l'investissement dans son budget du 2 mai. Il a alors placé un total de 1,4 milliard $ dans trois fiducies destinées à l'habitation, dont une de 800 millions $ visant à accroître l'offre de «logements abordables » dans les provinces et territoires. La part du Québec y est de 23,43 %, ce qui représente 187,4 millions $.

La balle est maintenant à Québec

À quelques semaines de l'échéance de la confirmation des surplus fédéraux, le FRAPRU se tourne vers le gouvernement québécois qui aura en principe toute latitude quant à l'utilisation des 187,4 millions $. L'organisme, qui a multiplié les démarches et les pressions de toutes sortes depuis la signature de l'entente Martin-Layton, ne veut pas que cet argent glisse entre les doigts des mal-logés et des sans-abri du Québec, au moment où il sera enfin disponible.

Le FRAPRU craint particulièrement que le gouvernement québécois se serve des 187,4 millions $ fédéraux pour se rembourser pour les investissements qu'il a lui-même consentis en habitation dans les dernières années, par exemple les 113 millions $ annoncés dans le dernier budget du ministre Michel Audet pour la prolongation du programme AccèsLogis. Le FRAPRU refuse carrément une telle éventualité, compte tenu de l'ampleur persistante des problèmes de logement et de la pénurie extrême de logements à bas loyer qui sévit toujours au Québec. Il refuse aussi que l'argent fédéral soit éparpillé dans une foule de petites initiatives en habitation qui ne permettront pas de répondre aux besoins les plus urgents.

La plus grande urgence : les HLM

Le FRAPRU exige donc que les 187,4 millions $ soient entièrement utilisés pour le financement de nouveaux logements sociaux, permettant de venir en aide à des ménages mal-logés ou sans-abri additionnels. Il réclame plus précisément que cet argent soit utilisé pour répondre à un besoin qui a été laissé complètement en plan depuis le 1er janvier 1994, celui de nouveaux HLM, c'est-à-dire de logements à propriété et à gestion publiques, entièrement destinés à des ménages à faible revenu qui sont assurés de ne pas y consacrer plus de 25 % de leur revenu en loyer.

Le FRAPRU, qui continue par ailleurs à réclamer la prolongation, l'accroissement et la bonification de l'aide aux coopératives d'habitation et aux logements gérés par des Organismes sans but lucratif (OBNL), estime que le gouvernement québécois ne peut plus ignorer le besoin de nouveaux HLM. À Montréal seulement, la liste d'attente atteint 24 000 noms, selon le dernier relevé de l'Office municipal d'habitation. Parmi ces ménages, près de 18 500 ont fait une demande pour un logement pour familles, alors que 5400 attendent un logement pour retraités et 150 un logement adapté. La situation n'est pas plus rose ailleurs au Québec, avec des listes de 1786 ménages à Québec, de 1893 à Longueuil, de 1050 à Laval, de 1100 à Sherbrooke, de 1096 à Gatineau, de 590 à Trois-Rivières et de 573 à Saguenay.

Le FRAPRU réclame 187.4 millions $ pour des HLM