Le 5 octobre 2005 Communiqué de presse - Pour publication immédiate Élections municipales du 6 novembre Les élections passent: La crise du logement reste! Les groupes membres de la Coalition régionale pour le droit au logement et le FRAPRU interpellent les candidats à la mairie sur leurs engagements envers les locataires. C’est au cours d’une manifestation festive suivie d’une action symbolique que les groupes de la Coalition régionale pour le droit au logement et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont demandé aux candidats en lice pour la campagne électorale municipale de prendre des engagements clairs face aux locataires, notamment en réservant une partie de la réserve foncière de la Ville de Québec pour du logement social. Selon les organisateurs, les préoccupations des locataires, qui représentent 51% de la population de la Nouvelle Ville de Québec, devraient être au cœur de la présente campagne. Les manifestant-e-s ont transformé symboliquement en coopérative d’habitation un édifice barricadé appartenant à la compagnie GM Développement (l’ancienne boucherie Bégin sur la rue de la Salle). « Sur la rue Saint-Joseph, des entreprises comme GM Développement construisent et rénovent des bâtiments luxueux, grâce aux subventions de la Ville. Mais dans le reste du quartier, ces compagnies laissent pourrir des immeubles entiers, pour alimenter la spéculation dans ce secteur » explique Mathieu Houle-Courcelles du Bureau d’animation et information logement (BAIL). S’assurer de la réalisation de logements sociaux Selon la Coalition, la Ville de Québec a plusieurs rôles à jouer dans le développement de nouveaux logements sociaux : fixer des objectifs chiffrés de logements à réaliser, exercer les pressions nécessaires sur les gouvernements supérieurs pour qu’ils augmentent leur financement en conséquence, accroître les ressources qu’elle même y consacre. Elle doit aussi s’assurer de la disponibilité de sites pour la réalisation des logements sociaux. La Coalition insiste particulièrement sur ce dernier point. Elle réclame que les candidats aux élections s’engagent à utiliser la réserve foncière de la Ville pour le développement de logement social. Véronique Laflamme du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste souligne qu’ «il est inacceptable que la Ville octroie ses terrains au plus offrant, alors que cette réserve a été accumulée à même les deniers publics». Dans les quartiers centraux, les espaces à construire se font de plus en plus rares et les projets de logement social font directement concurrence aux promoteurs de condos et autres logements de luxe. La Coalition pour le droit au logement revendique donc que la Ville de Québec crée une réserve foncière destinée aux besoins collectifs. Pour ce faire, les terrains vacants dans la trame urbaine résidentielle doivent être «sortis» de la spéculation par la Ville de Québec (achat, expropriation) et réservés à des projets de logements sociaux. Voir à la qualité des logements Selon la Coalition, une responsabilité majeure de la Ville de Québec face aux locataires est de s’assurer de la préservation et de l’amélioration de la qualité des logements. Il en va de la santé, de la sécurité et du confort des locataires. La Ville de Québec doit donc avoir un code du logement s’appliquant à l’échelle de la ville. Elle doit également voir à faire respecter ce code par l’inspection systématique des logements et l’imposition de pénalités adéquates aux propriétaires récalcitrants. La Coalition demande donc aux partis et aux candidats de s’engager à pallier à ce manque. Dans le même ordre d’idée, la Coalition croit que l’expropriation doit être envisagée dans le cas de propriétaires négligents, ce qui permettrait d’ajouter de nouveaux espaces à une réserve foncière destinée aux besoins collectifs. « Il est révoltant de voir des propriétaires d’édifices à l’abandon miner l’environnement de certains quartiers pour seules fins de spéculation ! » dénonce Etienne Grandmont, du Comité des citoyens-nes du quartier Saint-Sauveur. Préserver le parc de logements locatifs Selon la Coalition, la Ville de Québec doit par ailleurs s’engager à préserver l’offre de logements locatifs, surtout dans le contexte actuel de pénurie de logements locatifs à bas loyer. La Ville dispose du pouvoir d’empêcher les démolitions qui ne sont pas absolument nécessaires, ainsi que d’adopter des règlements interdisant la conversion de logements en condominiums et le changement d’affectation des maisons de chambres pour en faire des maisons pour touristes ou des couettes et café. Des exemples concrets Les terrains où la Ville de Québec a favorisé les promoteurs privés au détriment de projets sociaux sont nombreux. Le terrain de l’Ilôt Berthelot est un bon exemple : ce terrain appartenant à la Ville avait été cédé à un promoteur de condos de luxe à l’été 2002, suite à l’échec de ce projet, il est maintenant réservé à une coopérative d’habitation. Or, si la Ville avait déjà réservé ses terrains pour le développement de logement social, une lutte de plusieurs années aurait été évitée et plusieurs dizaines de locataires seraient actuellement mieux logés ! Dans le quartier Saint-Sauveur, un terrain de la rue des Ardennes appartenant à la Ville convoité par le groupe de requérant du projet de coopérative l’Horizon Nouveau a récemment été vendu à un promoteur privé. Il en va de même pour de nombreux bâtiments barricadés ou laissés à l’abandon : la Ville de Québec pourrait, en mettant en place un code du logement le permettant, les exproprier ou les acheter et les réserver pour le logement social. -30-

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